17 septembre 2005

Bordeaux méritait mieux!

L'Olympique Lyonnais a bien failli mordre la poussière pour la première fois de la saison, cet après-midi, au stade Chaban-Delmas, face à une équipe bordelaise qui pouvait nourrir bien des regrets à l'issue de la partie.
Une partie qui démarrait pourtant bien, du coté bordelais, avec une ouverture du score signée Vladimir Smicer, dès la 6ème minute de jeu. L'international tchèque profitait de la passivité d'une charnière centrale lyonnaise en manque de repères pour tenter sa chance du gauche à l'entrée de la surface de réparation et tromper la vigilance de Grégory Coupet sur une frappe croisée imparable. La suite laissait place à une succession d'occasions de buts en faveur des Girondins, poussés par plus de 30000 spectateurs venus assistés à une rencontre de gala. Face à des Lyonnais bien loin de leur niveau de mercredi dernier face au Real, les hommes de Ricardo ont réussi à faire déjouer leurs adversaires au point de les sevrer de ballons et de les empêcher de se procurer des occasions de but.
Côté Lyonnais, on pouvait s'estimer heureux à l'issue du match de ne pas avoir encaissé plus de buts, surtout en ayant reçu autant de cadeaux de la part de l'arbitre, M. Derrien. Pas moins de quatre mains ont été comptabilisées dans la surface de réparation lyonnaise, pour aucun penalty signalé en faveur des Bordelais! De mémoire, depuis que je suis assidûment le football il y a maintenant une petite dizaine d'années, je n'avais jamais vu ça! D'autant que M. Derrien a réussi à voir une main peu évidente de Marouane Chamakh à une bonne trentaine de mètres de l'action, au moment où l'international marocain filait vers le but gardé par Grégory Coupet! De quoi faire enrager le public girondin! Surtout après l'égalisation de Sylvain Wiltord, à la 62ème minute, sur l'action qui suivait la première main de Tiago à l'intérieur des 16 mètres 50 lyonnais. Le scandale a même été poussé à l'extrême lorsque M. Aulas, le président des quadruples champions de France, peu avare en déclarations douteuses, s'est permis de critiquer l'arbitrage, qualifiant le public bordelais de "chauvin", et faisant même allusion à un arbitrage trop sévère de la part de M. Derrien vis-à-vis de ses joueurs! Il a même osé dire aux joueurs bordelais qu'ils méritaient d'être à la place où ils étaient, évoquant également un manque d'objectivité de leur part à l'égard de l'arbitrage! Un comble! Toujours est-il que si une équipe était satisfaite du résultat au sortir du match, c'était bien Lyon! D'autant plus que les joueurs lyonnais, eux-mêmes, reconnaissaient volontiers, à l'issue du match, que la main de Cris était évidente et qu'ils s'en étaient plutôt bien sortis d'un point de vue comptable.
Autant dire que M. Aulas, le Mourinho français, ne manque pas d'air lorsqu'il crie à l'injustice et qu'il dénonce un manque d'objectivité provenant de "la rumeur publique", selon ses propres termes. En clair, il pense que son avis a plus de valeur et d'objectivité que celui de 30000 personnes! Et, d'ailleurs, même ses propres joueurs ont indirectement contredit ses propos à l'issue de la rencontre, faisant ainsi preuve de beaucoup plus de lucidité et de fair-play que leur président. Mais si le match devait se résumer à ça, beaucoup diront que l'arbitre fait partie du jeu et que l'on ne peut rien n'y faire. Mais comment voulez-vous alors que le championnat de France ne soit pas faussé si l'on se résigne, sans arrêt, à dire que l'erreur est humaine et que l'arbitre n'y est pour rien. Dans ce cas, autant jeté la pièce en l'air avant le début du championnat pour établir le classement final! Et le football n'en sortira jamais vainqueur!
Il ne fait guère de doute que les instances nationales et internationales ignorent totalement le problème et qu'ils préfèrent prôner les discours habituels, à savoir qu'il faut protéger l'arbitrage et respecter les arbitres. Mais comment peut-on respecter des arbitres qui retirent systématiquement des points à des équipes qui fournissent des efforts parfois plus importants que leurs adversaires afin de hausser leur niveau de jeu et ainsi obtenir des résultats qui répondent à leurs attentes. Certes, la plupart du temps, ces erreurs d'arbitrage sont commises à l'insu de leur plein gré, mais force est de constater qu'elles faussent considérablement le championnat, surtout lorsque l'on connaît l'importance que revêt chaque point au moment du sprint final. Et ce n'est certainement pas les Marseillais qui me diront le contraire, eux qui ont dû jouer, si je me souviens bien, six matches de Coupe Intertoto pour se qualifier difficilement pour la Coupe de l'UEFA, alors qu'ils ont échoué à seulement un point de Rennes la saison passée. Ceci pour montrer à quel point une erreur d'arbitrage peut coûter cher, surtout avec les enjeux économiques que représente, par exemple, une participation en Coupe d'Europe.
Tout ça pour dire que même si les arbitres ont le droit de faire des erreurs, il faut absolument trouver une solution pour empêcher de les renouveler indéfiniment (et je ne parle pas de l'erreur d'arbitrage qui a coûté aux Lyonnais une place en demi-finale de la Ligue des champions, la saison dernière, face au PSV Eindhoven!), plutôt que de sanctionner les propos déplacés des entraîneurs et autres dirigeants en les privant ainsi de toute liberté d'expression. Le recours à la vidéo semble être le meilleur moyen de lutter contre toutes ces injustices. Et n'oublions pas que nous sommes entrés dans le 21ème siècle depuis un petit moment déjà et qu'il serait peut-être temps de servir le football à l'aide de ces moyens technologiques quasi-infaillibles, plutôt que de le desservir en faisant preuve d'autant de laxisme au niveau des instances fédérales...