02 février 2006

ASM: Les temps sont durs!...

Dans des conditions climatiques à la limite de l’injouable, l’AS Monaco a été piteusement éliminée par la formation amateur de Colmar lors des 16ème de finale de la Coupe de France. Trois jours après la décision de reporter le match qui devait les opposer à l’Olympique Lyonnais dans le soin de préserver la protection des principaux acteurs, les joueurs du Rocher pouvaient crier leur colère à l’issue d’une rencontre où les Alsaciens n’ont pourtant pas déméritée…
L’année 2006 pouvaient difficilement commencer plus mal pour les Rouges et Blancs, puisque l’équipe de la Principauté enregistre le bilan catastrophique de trois défaites, pour deux victoires et deux matches nuls, toutes compétitions confondues. Sans compter le chambardement total de l’effectif, qui a vu pas moins de neuf joueurs se croiser durant le mois de janvier. La période hivernale du mercato à peine commencée, Marco Di Vaio était la première recrue monégasque de Francesco Guidolin. Un renfort de poids lorsque l’on connaît le "pedigree" de l’attaquant italien. Mais la première partie de ce mercato était surtout marquée par les attitudes indésirables de Patrice Evra et Emmanuel Adebayor. Les deux joueurs, très affectés par le départ de Didier Deschamps, ont tenu à le faire savoir par des méthodes fortes, en ne participant pas aux entraînements à la reprise du groupe pro. Un départ du latéral gauche était d’autant plus inévitable que c’est Sir Alex Ferguson en personne qui lui fit les yeux doux. Dans ces conditions, difficile de tergiverser à quelques mois de la Coupe du monde, et le contrat de trois ans et demi, assorti d’une clause libératoire estimée aux alentours de 7 millions d’euros, était finalement parachevé après seulement quelques jours de transaction. Afin de palier ce départ, qui en appelait d’autres, la cellule de recrutement se mit rapidement sur le pied de guerre en frappant un grand coup sur le marché des transferts, avec la signature de Christian Vieri en provenance du Milan AC. Une signature prestigieuse pour un club en mal de considération, tant sur la scène nationale qu’internationale. Ajoutez à cela un accent italien de plus en plus marqué, qui n’était visiblement pas du goût d’Emmanuel Adebayor, parti à la CAN avec la sélection togolaise, et qui voyait ses chances de faire partie du onze type de Francesco Guidolin significativement amoindries. C’en était trop pour ce joueur au caractère bien trempé, qui décida de partir vers d’autres cieux, du côté d’Highbury…
L’ambiance morose du début d’année ne donnait pas pour autant de signes d’amélioration à la Turbie – loin s’en faut – et les résultats s’en ressentaient. Un piteux match nul face à la lanterne rouge du championnat en guise de présentation de l’équipe à la nouvelle recrue, suivie, quatre jours plus tard, d’une défaite lourde de conséquence face au concurrent girondin, qui mettait un terme brutal aux ambitions européennes de l’ASM. Le départ de Toifilou Maoulida, dans la discrétion la plus totale, était suivi du retour au bercail de Manuel Dos Santos, tandis que les victoires en Coupe face à Rhone-Vallée et Toulouse semblaient cacher de profondes lacunes dans le jeu, et ce n’est pas le match nul à Bollaert qui changeait la tendance. Pas de quoi donner le moral à une équipe renforcée par un joueur de National que l’on ne demande qu’à découvrir, mais abandonnée par un Olivier Sorlin apparemment lassé de se faire huer par le désormais exigeant public du Louis II. Sans compter les échecs successifs pour conclure l’arrivée de joueurs italiens particulièrement appréciés par le coach transalpin et le vrai-faux départ d’un autre joueur indésirable, en la personne d’Olivier Kapo. Toujours est-il que la mayonnaise semble avoir du mal à tourner en ce début d’année et que l’équipe va devoir trouver la bonne carburation dans une saison qui ressemble de plus en plus à une année noire…
L’élimination face à Colmar ne fait finalement que confirmer les problèmes sportifs et relationnels qui minent la vie du groupe, à l’image des états d’âme d’Olivier Kapo et de Douglas Maicon ou encore des petites frictions entre Francesco Guidolin et Camel Meriem. Toutes ces mésententes doivent être rapidement résolues, sous peine de finir la saison avec des conflits internes à répétitions qui ne manqueraient pas de déstabiliser les performances de l’équipe, surtout que plusieurs joueurs ont un objectif personnel commun qui les tient particulièrement à cœur : disputer la plus grande compétition planétaire tous sports confondus, en l’occurrence la Coupe du monde. Parmi eux, s’il fallait n’en choisir qu’un, ce serait Christian Vieri qui, à 32 ans, n’a plus de temps à perdre, lui qui voit la porte de la Squadra Azurra se renfermer sur lui, dans une période qui voit l’émergence des prodiges italiens sur le plan offensif. En dehors des Francesco Totti, Antonio Cassano, Alberto Gilardino et autre Luca Toni, Marco Di Vaio fait figure, lui aussi, d’outsider. Utilisé régulièrement par Francesco Guidolin, l’ancien buteur de Parme a découvert un championnat plus difficile qu’il ne l’imaginait. Au-delà de ses difficultés à retrouver le chemin des filets après sa prestation prometteuse face à Auxerre, c’est la performance générale de l’équipe qui l’empêche, à l’heure actuelle, de faire parler la poudre, au même titre que son compère de l’attaque. Constamment remanié, le dispositif mis en place par Francesco Guidolin devra trouver une certaine stabilité, pour que les automatismes se mettent enfin en place. C’est à ce prix que l’AS Monaco trouvera la solution à tous ses problèmes car c’est dans la victoire qu’un groupe puise ses valeurs et sa force collective.
Les temps sont durs à Monaco, à l’image des conditions météorologiques qui n’épargnent pas l’équipe de la Principauté, mais comme le dit le proverbe : le calme après la tempête. C’est tout le mal qu’on peut leur souhaiter !