01 mars 2006

Francesco Guidolin, un entraîneur dans la tourmente...

Francesco Guidolin est au cœur de la tourmente après la nouvelle défaite concédée par son équipe face à Lille dimanche dernier. L’entraîneur italien sait que l’avenir ne sera pas de tout repos pour lui et son équipe, malmenée par des résultats catastrophiques aussi bien en championnat qu’en Coupe. Malgré cela, le coach transalpin ne veux pas se résigner et concède que c’est par le travail que l’ASM se sortira de cette mauvaise passe…
La succession de Didier Deschamps en septembre dernier n'était pas chose aisée. Surtout pour un entraîneur méconnu en France et qui, malgré sa bonne réputation de l'autre côté des Alpes, devait faire ses preuves dans un championnat qu'il découvrait. Résultat: après une fin d'année 2005 remarquablement bien négociée, c'est une année noire qui allait débuter en Principauté, avec les éliminations successives en Coupe de France face à la modeste équipe amateur de Colmar, puis lors du derby azuréen face à Nice en Coupe de la Ligue, suivie de celle subie en Coupe de l'UEFA face à une équipe de Bâle pourtant inoffensive. De quoi faire enrager les supporters rouges et blancs, qui pensaient sans doute - moi le premier - que l'arrivée de Marco Di Vaio, conjuguée à celle de Christian Vieri, allait redonner un souffle nouveau à cette équipe composée de fortes individualités.
Mais le football n'est pas une science exacte! Il fallait s'en rappeler car les piètres performances enregistrées par l'ASM depuis le début de l’année 2006 font tristes mines: 3 victoires toutes compétitions confondues, pour 4 matches nuls et 7 défaites! Autant dire que la route menant à l'ambition européenne est encore longue pour l'entraîneur transalpin, qui préfère garder confiance en lui et voir l'avenir avec courage et détermination. Son mot d'ordre, le travail, semble pourtant avoir les pires difficultés à porter ses fruits, et c'est tout le club qui en pâtie, surtout après les épisodes douloureux qui ont suivi le départ précipité d'un entraîneur aussi charismatique que Didier Deschamps. Il n’en fallait pas plus pour voir le club se morfondre dans le ventre mou du championnat, à l’heure où les poursuivants de l’Olympique Lyonnais sont loin – à l’exception de Bordeaux – de faire vaciller la concurrence.
Les méthodes très « italiennes » appliquées par Francesco Guidolin ont d’ailleurs eu raison de la patience d’un Emmanuel Adebayor visiblement en manque d’arguments au moment d’expliquer son très faible rendement lors de la première partie de saison. « Pour être titulaire, il faut être Italien. » Du moins, c’est ce qui justifiait, selon lui, son manque d’efficacité devant le but. Etonnant lorsque l’on sait que l’attaquant togolais n’a jamais côtoyé de joueur italien cette saison, quand il ne « séchait » pas les entraînements. Seul Flavio Roma, finalement, pouvait avoir les faveurs du coach italien. Manque de pot, ce dernier était indisponible pour de longs mois en raison d’une hernie inguinale persistante. Alors comment expliquer tant de soucis chez le buteur togolais ? Peut-être un problème d’adaptation de la part du néophyte de la langue française. Eh bien non ! Là encore, il avait tout faux notre cher Emmanuel Adebayor lorsqu’il prétextait que les joueurs ne comprenaient rien à ce que leur coach leur demandait à l’entraînement, car s’il y a bien une qualité que l’on peut attribuer à Francesco Guidolin, c’est bien son effort d’adaptation.
Critiqué par certains joueurs peu scrupuleux (Emmanuel Adebayor, voire Olivier Kapo), lui se dit pourtant soutenu par les joueurs et l’encadrement. Dans un monde où la stabilité est sans doute l’une des clefs de la réussite, il serait en tout cas bien inopportun de se séparer d’un entraîneur comme lui, qui ne demande qu’à faire ses preuves. Une chose est sûre : on devrait voir du changement d’ici la saison prochaine. Reste à savoir à quel étage du club…