13 novembre 2005

Un nul accroché!

L'équipe de France et l'Allemagne se sont quittés dos à dos hier soir au stade de France, à l'issue d'un match pas vraiment riche en enseignements. Certes, l'engagement a tenue toutes ses promesses, entre deux équipes qui se connaissaient sur le bout des doigts, mais force est de constater que la densité physique a pris le pas sur la qualité technique des deux équipes. Au final, un match nul et vierge qui a de quoi décevoir les supporters présents, hier soir, au stade de France, d'autant que lorsque l'on voit le belle victoire de l'Angleterre face à l'Argentine 3 buts à 2, celle de l'Italie aux Pays-Bas 3 buts à 1, ou encore celles de l'Espagne face à la Slovaquie 5 buts à 1 et du Brésil face aux Emirats arabes unis sur le score sans appel de 8 buts à 0, on peut se poser des questions quant au rendement d'une équipe de France privée de Zinedine Zidane.
Face à une équipe allemande accrocheuse et bien regroupée, les Bleus ont d'abord livré une première période insipide et laborieuse, face à une formation remarquablement bien organisée en milieu de terrain avec, à la baguette, un Michael Ballack au sommet de son art. Son toucher de balle et, surtout, sa vision du jeu, ont beaucoup perturbé le milieu de terrain français, privé - il est vrai - de son maître à jouer en la personne de Zinedine Zidane, mais aussi de son pilier du milieu de terrain, en l'occurrence Patrick Vieira. Face à ces deux forfaits de poids, Raymond Domenech a décider d'accorder les rênes du jeu à Vikash Dhorasoo, qui s'est beaucoup démené pour tenter de trouver des brèches au milieu du bloc allemand, mais sans pour autant être récompensé de son abnégation. Soutenu par un Claude Makelele qui s'est relativement peu mis en évidence, mais surtout par un Florent Malouda qui aura - c'est le moins que l'on puisse dire - été au combat, c'est finalement sur le flanc gauche que l'équipe de France a le plus penché, alors que l'on attendait de voir comment allait se comporter Willy Sagnol dans une position inhabituelle chez les Bleus de milieu excentré. Au terme d'une première période difficile, les Bleus regagnaient les vestiaires sur un score nul et vierge qui illustrait bien le peu d'occasions de buts de part et d'autre.
La seconde période repartait sur un meilleur rythme et offrait au public du stade de France une confrontation tout aussi physique que la première. Les Bleus, à défaut de trouver la solution sur des jeux courts, usaient de longs ballons par-dessus la défense allemande pour tenter de mettre l'un des deux attaquants tricolores sur orbite, mais ils se heurtaient à chaque fois à une intervention aérienne des défenseurs adverses. La Nationalmannschaft en profitait même pour placer des contres toujours très incisifs. Et c'est sur l'un d'eux que Grégory Coupet s'illustrait, à la suite d'une passe millimétrée de Michael Ballack à destination de Bastian Schweinsteiger, qui butait sur un Grégory Coupet qui n'en finit pas de prouver qu'il a bien sa place dans les buts de l'équipe de France. L'autre tournant de la partie intervenait sur une erreur d'appréciation de l'arbitre assistant, qui signalait un hors-jeu de Vikash Dhorasoo, qui partait défier Jens Lehmann en compagnie de David Trezeguet. A l'exception de cette erreur d'arbitrage, on notait surtout le nombre inhabituel de cartons jaunes pour un match amical, même si les précédents France/Allemagne ont toujours livré des matches accrochées qui ont fait leur réputation au gré des précédentes confrontations, à commencer par le plus célèbre d'entre eux, un certain soir de Coupe du monde 82...
Finalement, ce match nul et vierge n'est que la confirmation que les deux équipes ont un niveau sensiblement égal et qu'il est bien difficile de faire le jeu sans un véritable numéro 10. L'équipe d'Allemagne pouvait bien se réjouir à l'issue de la rencontre, d'autant que leur dernière prestation face au onze tricolore s'était soldée sur une sévère défaite 3 buts à 0, à Gelsenkirchen. C'était il y a deux ans, quasiment jour pour jour, et l'équipe de France sortait d'une très belle campagne éliminatoire. Tout le contraire de cette équipe de France toujours en reconstruction et qui ne se retrouvera que le 1er mars prochain, face la Slovaquie avec, à la clef, le choix fatidique du gardien qui gardera les buts tricolores lors du Mondial allemand...