11 novembre 2005

Une équipe de France aux deux visages...

L'équipe de France s'est fait peur mercredi soir face au Costa Rica à Fort-de-France. Après avoir été menés 2 buts à 0 à la pause, les Bleus ont bien réagi en l'emportant finalement 3 buts à 2, devant un public martiniquais aux anges. A l'issue d'un match où les Tricolores ont montré deux visages, Raymond Domenech a pu tirer plusieurs enseignements intéressants à quelques jours d'un match de préparation face au pays organisateur, l'Allemagne.
Tout d'abord au terme d'une 1ère période où l'on avait le sentiment que les Bleus étaient contents d'être là et qu'ils étaient venus en touristes pour jouer un simple match de gala en hommage aux victimes de la catastrophe aérienne du 16 août dernier. Un trop plein de décontraction et d'excitation qui se lisait aisément sur les visages des nombreux antillais de l'équipe de France. Mais le haut niveau - c'est bien connu - a des exigences que seule la rigueur permet de contrôler et, face à une équipe qui fait forte impression - pourtant privée de six joueurs cadres - en multipliant les phases de jeu d'un niveau technique supérieur à leurs adversaires, il ne faut pas s'étonner de voir les Costariciens ouvrir le score, à la suite d'une erreur de la charnière centrale tricolore, bien aidée - il est vrai - par une règle du hors-jeu passif qui n'en finit pas d'alimenter les critiques depuis son homologation. En effet, comment peut-on demander à des défenseurs de jouer le piège du hors-jeu si ceux-ci ne sont pas sifflés? Au final, ce sont finalement les deux équipes qui en auront profiter puisque les Costariciens, après avoir doublé la mise et être rentrés au vestiaire avec un avantage de deux buts, encaissent un but quelque peu curieux puisque Nicolas Anelka, pourtant en position de hors-jeu (certes passif), réduit le score, après avoir bénéficié d'un service de Thierry Henry. Une règle qui reste très mal conçue dans la mesure où les arbitres, de même que les joueurs ne savent plus à quel saint se vouer pour savoir si le joueur est en position de hors-jeu passif ou s'il est bel et bien en position illicite. Dans ce cas précis, comment peut-on considérer que Nicolas Anelka était en position de hors-jeu passif si c'est lui-même qui marque le but? D'autant qu'à aucun moment il n'a fait l'effort de revenir de sa position de hors-jeu, prenant du même coup une avance de plusieurs mètres sur des défenseurs complètement perturbés par cette règle on ne peut plus irrationnelle.
Toujours est-il que les Bleus on su profiter de cette erreur (?) de la défense costaricienne pour revenir dans le match et prendre peu à peu le contrôle du match. Après avoir fait déjoué l'équipe de France en 1ère période par un jeu de passes très efficace, les Costariciens vont alors montrer un visage beaucoup moins efficace en 2nde période, au bénéfice d'une équipe de France qui retrouve enfin son jeu. Sans un Zinedine Zidane qui soigne encore sa pubalgie, ni un David Trezeguet aux fâcheuses tendances à se blesser juste avant les matches des Bleus (mais il n'y peut rien!), les Tricolores vont même voir leurs efforts récompenser sur une frappe instantanée de Djibril Cissé aux vingt mètres et qui vient mourir au fond des filets de l'impressionnant gardien de but costaricien. Devant un public totalement acquis à sa cause (une première en dehors du territoire métropolitain!), les hommes de Raymond Domenech vont faire honneur au peuple antillais grâce à un but heureux de Thierry Henry, Antillais d'origine, qui offrent une victoire inespérée à l'équipe de France, dans un match où les deux attaquants d'origine martiniquaise auront marqué sur les terres de leurs ancêtres. Tout un symbole!
A cet effet, saluons la ferveur et l'enthousiasme du peuple antillais, uni dans la douleur, et qui a su véhiculer une image radicalement différente de celle qui ternit, en ce moment, l'image de notre pays aux quatre coins du territoire national. C'est cette France-là qui nous a permis de gagner la Coupe du monde. Une France aux multiples facettes et qui a su tirer profit de sa diversité pour accomplir un exploit sportif qui restera, à jamais, unique dans l'histoire du sport français.