"Gus", un mec bien!
Victime cette semaine d’une entorse du genou droit avec rupture des ligaments croisés et indisponible pour une durée de cinq à six mois, Guillaume Warmuz traverse un moment difficile. Un moment que redoute tout particulièrement un sportif de haut niveau, qui plus est à l’âge de 35 ans. Néanmoins, si le coup est difficile à encaisser, il n’entame pas le moral du joueur, qui n’en est pas à sa première mésaventure…
Après dix ans de bons et loyaux services sous les couleurs lensoises, c’est en effet au prix d’un immense courage qu’il décida de fermer la page artésienne après une série malheureuse d’erreurs individuelles concédées à l’automne 2002 lors de matches de championnat et de Coupe d’Europe. L’erreur est humaine, mais c’en était trop pour cet homme au grand cœur, davantage habitué aux arrêts réflexes et autres sauvetages déterminants. L’épisode lensois, entrecoupé de moments particulièrement intenses, ponctués d’un titre de champion de France en 1998, se refermait donc tristement pour ce joueur respecté de tous et qui a su attirer la sympathie de toute une région, de tout un peuple…
Pourtant, l’histoire de celui que l’on surnomme affectueusement "Gus" avait plutôt des allures de conte de fée après son intermède de deux ans et demi à l’étranger, respectivement à Arsenal et à Dortmund. L’été dernier, l’ancien portier lensois décidait de donner un nouveau tournant à sa carrière en signant un contrat d’une saison en faveur de l’AS Monaco. Cantonné à un poste de doublure, il ne fera aucun complexe vis-à-vis de son rôle au sein du club, bien au contraire. Sa contribution fait plaisir à voir et il n’hésite pas, quand il le peut, à faire partager ses sentiments aux supporters et à mettre toute son expérience au service du groupe. Si son adaptation s’est faite aussi rapidement, c’est bien en grande partie grâce à son professionnalisme et à son altruisme.
Et lorsque Flavio Roma se blesse, en tout début de saison, c’est finalement à un rôle de titulaire qu’il sera promis, et ses futures performances plaideront d’ailleurs pour lui. Régulièrement décisif dans ses interventions, il multiplie les sauvetages et acquiert une grande estime chez les supporters de l’ASM, grâce notamment à son rendement et à sa gentillesse. Doublé d’une générosité et d’un remarquable fair-play, il n’hésite pas à faire passer ses performances individuelles après celles de l’équipe, ce qui force le respect de toute la Principauté. Comme après la qualification face à Toulouse, où il réalise un match de grande envergure face aux nombreux coups de boutoir des joueurs du Téfécé. Ses déclarations à l’issue de la rencontre témoignent à la fois de sa grande humilité et de sa détermination à l’idée de réussir une belle fin de saison : « On a respecté le schéma tactique et su faire le dos rond quand Toulouse était dangereux. Cela a suffit pour l'emporter. Sur l'action des trois tirs consécutifs, tout est allé très vite. J'ai su avoir les bons réflexes, avec un peu d'expérience et de chance. Ce n'était pas évident de rebondir après ce délicat début d'année. Aujourd'hui nous sommes à deux matches de la Coupe de l'UEFA. Mais je veux croire que nous pouvons encore atteindre cet objectif par le championnat ». Des propos qui confirment son exemplarité au sein d’un groupe qui aurait bien besoin de s’en inspirer…
Son intérim touchant à sa fin, il fait preuve encore une fois d’un très grand professionnalisme en ne revendiquant pas le statut de titulaire, et ce, en dépit d’un bilan plus que positif au terme de plusieurs mois de très haut niveau dans la cage de l’AS Monaco. Son courage et sa détermination ont pourtant permis d’éviter bien des défaites à son équipe, ce qui a le mérite d’accroître considérablement sa crédibilité, au moment où ses coéquipiers tentent, tant bien que mal, de grappiller quelques précieux points. Malgré cela, Flavio Roma regagna les cages comme si de rien n’était, comme si son sparing partner s’était simplement chargé de pallier son indisponibilité de longue date. On ne pourrait lui en vouloir, tant il a été lui aussi irréprochable durant son parcours monégasque. Une attitude d’autant plus chevaleresque que sa carrière touche à sa fin et que l’adrénaline de la compétition, indispensable pour tout footballeur de haut niveau, s’amenuise à mesure que le temps passe.
En cela, on ne peut que lui rendre hommage, à l’heure où il vit des moments douloureux qu’il essaye de relativiser grâce à son sens inné du professionnalisme et de l’humilité. Particulièrement touchés par ce coup du sort, les dirigeants ont immédiatement apporté leur soutien, avec la ferme intention de lui faire renouveler son contrat afin de lui témoigner de toute la reconnaissance dont il fait l’objet aujourd’hui. Une reconnaissance bien méritée après un parcours digne des plus grands héros de bande dessiné, pour un garçon au cœur vraiment grand…
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