26 mars 2006

"Gus", un mec bien!

Victime cette semaine d’une entorse du genou droit avec rupture des ligaments croisés et indisponible pour une durée de cinq à six mois, Guillaume Warmuz traverse un moment difficile. Un moment que redoute tout particulièrement un sportif de haut niveau, qui plus est à l’âge de 35 ans. Néanmoins, si le coup est difficile à encaisser, il n’entame pas le moral du joueur, qui n’en est pas à sa première mésaventure…
Après dix ans de bons et loyaux services sous les couleurs lensoises, c’est en effet au prix d’un immense courage qu’il décida de fermer la page artésienne après une série malheureuse d’erreurs individuelles concédées à l’automne 2002 lors de matches de championnat et de Coupe d’Europe. L’erreur est humaine, mais c’en était trop pour cet homme au grand cœur, davantage habitué aux arrêts réflexes et autres sauvetages déterminants. L’épisode lensois, entrecoupé de moments particulièrement intenses, ponctués d’un titre de champion de France en 1998, se refermait donc tristement pour ce joueur respecté de tous et qui a su attirer la sympathie de toute une région, de tout un peuple…
Pourtant, l’histoire de celui que l’on surnomme affectueusement "Gus" avait plutôt des allures de conte de fée après son intermède de deux ans et demi à l’étranger, respectivement à Arsenal et à Dortmund. L’été dernier, l’ancien portier lensois décidait de donner un nouveau tournant à sa carrière en signant un contrat d’une saison en faveur de l’AS Monaco. Cantonné à un poste de doublure, il ne fera aucun complexe vis-à-vis de son rôle au sein du club, bien au contraire. Sa contribution fait plaisir à voir et il n’hésite pas, quand il le peut, à faire partager ses sentiments aux supporters et à mettre toute son expérience au service du groupe. Si son adaptation s’est faite aussi rapidement, c’est bien en grande partie grâce à son professionnalisme et à son altruisme.
Et lorsque Flavio Roma se blesse, en tout début de saison, c’est finalement à un rôle de titulaire qu’il sera promis, et ses futures performances plaideront d’ailleurs pour lui. Régulièrement décisif dans ses interventions, il multiplie les sauvetages et acquiert une grande estime chez les supporters de l’ASM, grâce notamment à son rendement et à sa gentillesse. Doublé d’une générosité et d’un remarquable fair-play, il n’hésite pas à faire passer ses performances individuelles après celles de l’équipe, ce qui force le respect de toute la Principauté. Comme après la qualification face à Toulouse, où il réalise un match de grande envergure face aux nombreux coups de boutoir des joueurs du Téfécé. Ses déclarations à l’issue de la rencontre témoignent à la fois de sa grande humilité et de sa détermination à l’idée de réussir une belle fin de saison : « On a respecté le schéma tactique et su faire le dos rond quand Toulouse était dangereux. Cela a suffit pour l'emporter. Sur l'action des trois tirs consécutifs, tout est allé très vite. J'ai su avoir les bons réflexes, avec un peu d'expérience et de chance. Ce n'était pas évident de rebondir après ce délicat début d'année. Aujourd'hui nous sommes à deux matches de la Coupe de l'UEFA. Mais je veux croire que nous pouvons encore atteindre cet objectif par le championnat ». Des propos qui confirment son exemplarité au sein d’un groupe qui aurait bien besoin de s’en inspirer…
Son intérim touchant à sa fin, il fait preuve encore une fois d’un très grand professionnalisme en ne revendiquant pas le statut de titulaire, et ce, en dépit d’un bilan plus que positif au terme de plusieurs mois de très haut niveau dans la cage de l’AS Monaco. Son courage et sa détermination ont pourtant permis d’éviter bien des défaites à son équipe, ce qui a le mérite d’accroître considérablement sa crédibilité, au moment où ses coéquipiers tentent, tant bien que mal, de grappiller quelques précieux points. Malgré cela, Flavio Roma regagna les cages comme si de rien n’était, comme si son sparing partner s’était simplement chargé de pallier son indisponibilité de longue date. On ne pourrait lui en vouloir, tant il a été lui aussi irréprochable durant son parcours monégasque. Une attitude d’autant plus chevaleresque que sa carrière touche à sa fin et que l’adrénaline de la compétition, indispensable pour tout footballeur de haut niveau, s’amenuise à mesure que le temps passe.
En cela, on ne peut que lui rendre hommage, à l’heure où il vit des moments douloureux qu’il essaye de relativiser grâce à son sens inné du professionnalisme et de l’humilité. Particulièrement touchés par ce coup du sort, les dirigeants ont immédiatement apporté leur soutien, avec la ferme intention de lui faire renouveler son contrat afin de lui témoigner de toute la reconnaissance dont il fait l’objet aujourd’hui. Une reconnaissance bien méritée après un parcours digne des plus grands héros de bande dessiné, pour un garçon au cœur vraiment grand…

09 mars 2006

Chapeau bas!

La performance que vient de réaliser l'Olympique Lyonnais a sans aucun doute marqué les esprits aux yeux de toute l’Europe. En martyrisant le PSV Eindhoven sur le score sans appel de 4 buts à 1, les Lyonnais démontrent qu'ils sont plus que jamais armés pour remporter la plus prestigieuse des compétitions européennes.
Bien sûr, il serait bien réducteur de ne s'appuyer que sur ce match pour faire des Rhodaniens les grandissimes favoris au titre final. Bien loin me viendrait l'idée de tirer des conclusions hâtives, surtout lorsqu'elles suivent "à chaud" le tour de force réalisé par les hommes de Gérard Houiller. Mais force est de constater qu'aujourd'hui, l'Olympique Lyonnais a acquis une dimension européenne inégalée pour un club français depuis 2004 et la formidable épopée des Rouge et Blanc. Et puisque la très nette domination en championnat ne suffisait pas au Président Aulas pour affirmer la suprématie de son club, il peut désormais dormir tranquille car les Lyonnais forment, au-delà des très fortes individualités qui la compose, un collectif très soudé et dirigé de mains de maître par un Gérard Houiller qui n'est certainement pas le dernier venu dans la lignée des grands entraîneurs français et internationaux.
L'ancien manager de Liverpool, vainqueur de cinq trophées en 2001 avec son ancien club, a remarquablement bien géré la lourde succession de Paul Le Guen, en maintenant le club au sommet de son art. Mieux, il a injecté sa grande dose d'expérience afin de la mettre au service d'un club déjà très armé sur bien des domaines, qu'ils soient sportifs ou extra-sportifs. Jean-Michel Aulas avait d'ailleurs bien du mal à cacher sa joie lors de cette rencontre si bien menée par l'Olympique Lyonnais, lui qui récolte les fruits d'un travail de longue haleine à la tête d'une entreprise qui n'a de cesse de montrer des signes de satisfaction. Certes, on pourra lui reprocher beaucoup de déclarations tapageuses (notamment sur l'AS Monaco, à l'époque où le club dominait le championnat de France). Il n'empêche que le patron lyonnais a su insuffler à son équipe une incroyable rage de vaincre et une ambition sans borne qui semble plus que jamais se concrétiser sur tous les terrains du continent.
Sans rival dans un championnat de France en mal de concurrence, l'Olympique Lyonnais semble avoir pris plusieurs années d'avance sur les soi-disant cadors de la Ligue 1, ce qui en fait aujourd'hui l'une des plus grandes équipes que le football français ait connu. Et croyez moi que le football français peut être fier, à l'heure actuelle, de compter cette équipe parmi son championnat tant elle démontre chaque saison une réelle envie d'aller toujours de l'avant, au contraire de certaines équipes dont l'immobilisme détruit les moindres soupçons de réussites sportives, à commencer par Monaco et Marseille. Ces deux clubs étaient – faut il le rappeler ? – en finale des deux Coupes européennes il y a deux ans et ne sont aujourd'hui plus que l'ombre d'eux même, au contraire d'un Olympique Lyonnais toujours plus impressionnant, au point même de faire douter des ténors comme la Juve ou le Barça.
Alors, il serait bien sûr présomptueux de donner rendez-vous aux Lyonnais le 17 mai prochain au Stade de France. D'ici là viendront se présenter de redoutables adversaires, davantage aguerris encore aux joutes de la Ligue des champions, mais qui auront néanmoins fort à faire pour vaincre cette formation lyonnaise qui ne peut laisser personne indifférent tant son football paraît, à l'heure actuelle, au sommet de son art...

01 mars 2006

Francesco Guidolin, un entraîneur dans la tourmente...

Francesco Guidolin est au cœur de la tourmente après la nouvelle défaite concédée par son équipe face à Lille dimanche dernier. L’entraîneur italien sait que l’avenir ne sera pas de tout repos pour lui et son équipe, malmenée par des résultats catastrophiques aussi bien en championnat qu’en Coupe. Malgré cela, le coach transalpin ne veux pas se résigner et concède que c’est par le travail que l’ASM se sortira de cette mauvaise passe…
La succession de Didier Deschamps en septembre dernier n'était pas chose aisée. Surtout pour un entraîneur méconnu en France et qui, malgré sa bonne réputation de l'autre côté des Alpes, devait faire ses preuves dans un championnat qu'il découvrait. Résultat: après une fin d'année 2005 remarquablement bien négociée, c'est une année noire qui allait débuter en Principauté, avec les éliminations successives en Coupe de France face à la modeste équipe amateur de Colmar, puis lors du derby azuréen face à Nice en Coupe de la Ligue, suivie de celle subie en Coupe de l'UEFA face à une équipe de Bâle pourtant inoffensive. De quoi faire enrager les supporters rouges et blancs, qui pensaient sans doute - moi le premier - que l'arrivée de Marco Di Vaio, conjuguée à celle de Christian Vieri, allait redonner un souffle nouveau à cette équipe composée de fortes individualités.
Mais le football n'est pas une science exacte! Il fallait s'en rappeler car les piètres performances enregistrées par l'ASM depuis le début de l’année 2006 font tristes mines: 3 victoires toutes compétitions confondues, pour 4 matches nuls et 7 défaites! Autant dire que la route menant à l'ambition européenne est encore longue pour l'entraîneur transalpin, qui préfère garder confiance en lui et voir l'avenir avec courage et détermination. Son mot d'ordre, le travail, semble pourtant avoir les pires difficultés à porter ses fruits, et c'est tout le club qui en pâtie, surtout après les épisodes douloureux qui ont suivi le départ précipité d'un entraîneur aussi charismatique que Didier Deschamps. Il n’en fallait pas plus pour voir le club se morfondre dans le ventre mou du championnat, à l’heure où les poursuivants de l’Olympique Lyonnais sont loin – à l’exception de Bordeaux – de faire vaciller la concurrence.
Les méthodes très « italiennes » appliquées par Francesco Guidolin ont d’ailleurs eu raison de la patience d’un Emmanuel Adebayor visiblement en manque d’arguments au moment d’expliquer son très faible rendement lors de la première partie de saison. « Pour être titulaire, il faut être Italien. » Du moins, c’est ce qui justifiait, selon lui, son manque d’efficacité devant le but. Etonnant lorsque l’on sait que l’attaquant togolais n’a jamais côtoyé de joueur italien cette saison, quand il ne « séchait » pas les entraînements. Seul Flavio Roma, finalement, pouvait avoir les faveurs du coach italien. Manque de pot, ce dernier était indisponible pour de longs mois en raison d’une hernie inguinale persistante. Alors comment expliquer tant de soucis chez le buteur togolais ? Peut-être un problème d’adaptation de la part du néophyte de la langue française. Eh bien non ! Là encore, il avait tout faux notre cher Emmanuel Adebayor lorsqu’il prétextait que les joueurs ne comprenaient rien à ce que leur coach leur demandait à l’entraînement, car s’il y a bien une qualité que l’on peut attribuer à Francesco Guidolin, c’est bien son effort d’adaptation.
Critiqué par certains joueurs peu scrupuleux (Emmanuel Adebayor, voire Olivier Kapo), lui se dit pourtant soutenu par les joueurs et l’encadrement. Dans un monde où la stabilité est sans doute l’une des clefs de la réussite, il serait en tout cas bien inopportun de se séparer d’un entraîneur comme lui, qui ne demande qu’à faire ses preuves. Une chose est sûre : on devrait voir du changement d’ici la saison prochaine. Reste à savoir à quel étage du club…