29 novembre 2005

Ronaldinho, Ballon d'or 2005!

Ronaldinho a été désigné, hier soir, lauréat du Ballon d'or France Football 2005, qui consacre chaque année le meilleur joueur évoluant en Europe. Une véritable consécration pour ce joueur de 25 ans, au talent inné, et qui marche sur les traces des plus grands joueurs de l'histoire. Il succède ainsi à l'Ukrainien du Milan AC, Andreyi Schevchenko, et devance Franck Lampard, Steven Gerrard et Thierry Henry.
Après un passage éclair au Paris Saint-Germain, pendant lequel il fit admirer un aperçu de son talent hors norme, le Brésilien pose ses valises à Barcelone, qui fit connaître un ancien lauréat du Ballon d'or en la personne de Ronaldo. Un club qui lui sied à merveille, et qui lui permet enfin de briller sur la scène internationale et de monter au monde entier son extraordinaire potentiel. De dribbles chaloupés en buts venus d'ailleurs, Ronaldinho acquiert peu à peu un statut de joueur à part dans la constellation des stars internationales, eu égard à la magie qui l'anime et qui fait lever les foules à chacune de ses prises de balles. Digne d'un Zinedine Zidane dans la technique, il fait également profiter son équipe de sa rapidité balle au pied et de son épatante vision du jeu, qui valent à ses partenaires autant d'offrandes à ne surtout pas gâcher.
Vainqueur de la Coupe du monde avec le Brésil 2002, il a été l'un des grands artisans du triomphe de la Seleçao en Coupe des Confédérations, cette année, en Allemagne. Une performance qu'il aimerait rééditer l'an prochain, pour décrocher ainsi un deuxième titre suprême qui le consacrerait définitivement au panthéon des plus grands joueurs de l'histoire du football. C'est en tout cas tout le mal que l'on peut souhaiter à ce génie du football, l'un des rares à être capable d'illuminer une rencontre à lui seul. D'un simple sourire, c'est toute sa passion qui se dégage de son visage radieux. Une façon sans doute de témoigner de son amour pour ce sport, un sport qui lui a tout donné et qui l'a propulser sur le devant de la scène, au prix d'un travail au quotidien dans le seul but d'élargir une palette déjà très large de dribbles et autres gestes techniques.
Rien ni personne ne pouvait véritablement empêcher Ronaldinho de remporter ce trophée aussi symbolique que prestigieux. C'est incontestablement le joueur le plus doué de sa génération qui a été unanimement élu meilleur joueur du monde. Une juste récompense pour celui que l'on surnomme, à juste titre, le Magicien d'Or...

28 novembre 2005

ASM: Une défaite malheureuse...

L'AS Monaco a laissé filer une belle occasion de rattraper le peloton de tête, hier soir, au stade Vélodrome, en s'inclinant face à l'Olympique de Marseille, permettant ainsi à l'adversaire du soir de revenir à égalité avec 24 points. Une défaite bien malheureuse à l'issue d'un match solide, face à une formation marseillaise qui n'a pas démérité et qui a certainement accompli l'une de ses plus belles parties depuis le début de la saison.
Les Olympiens prenaient d'ailleurs le match par le bon bout, en poussant leurs adversaires dans leurs derniers retranchements, obtenant du même coup quelques situations dangereuses. Les plus belles provenaient des nombreux coups de pied arrêtés, qui témoignaient d'une certaine tension, même si la volonté de bien faire était affiché de part et d'autre. Mais le manque d'efficacité des hommes de Jean Fernandez permettait aux Monégasques de se créer quelques situations intéressantes en contre. Et c'est sur l'un d'entre eux que les Asémistes ouvraient le score. A la 20ème minute de jeu, sur un contre rondement mené, Patrice Evra combinait avec Olivier Veigneau sur le flanc gauche, avant d'effectuer un centre en retrait... A la réception de ce centre, on retrouvait Emmanuel Adebayor, qui manquait de gêner Camel Meriem au moment où celui-ci s'apprêtait à reprendre le ballon... Mais l'ancien Marseillais contrôlait malgré tout le ballon et profitait même de la passivité de la charnière centrale olympienne avant d'ajuster une frappe du gauche à ras de terre, qui venait se loger dans le soupirail gauche du but gardé par Fabien Barthez. La mise en place de Francesco Guidolin fonctionnait à merveille, et les Monégasques, très opportunistes, ouvraient la marque, totalement contre le cours du jeu. Les minutes qui suivaient donnaient lieu à un véritable combat au milieu de terrain, avec un Franck Ribéry toujours aussi remuant aux commandes du onze olympien. Et c'est finalement juste avant la pause que les Marseillais obtenaient une véritable occasion d'égaliser, à la suite d'un dégagement raté de Guillaume Warmuz, récupéré par Mamadou Niang, bien servi par Wilson Oruma, et qui éliminait plusieurs joueurs, avant de se faire faucher par François Modesto à l'intérieur de la surface de réparation. La sanction était immédiate: penalty... Un penalty tiré par Taiwo, le latéral gauche nigérian, buteur jeudi soir face à Heerenveen sur... penalty, justement. Ce dernier s'élance et ouvre son pied, mais le ballon heurte le montant droit de la cage de Guillaume Warmuz! Et c'est donc sur ce score à l'avantage des joueurs de la Principauté que les vingt-deux acteurs regagnaient les vestiaires.
La seconde période reprenait avec la même physionomie que celle du début de match, avec encore davantage d'intensité. Les frictions se multipliaient, au même rythme que les fautes. Le rythme de la rencontre s'accélérait même en faveur de Marseillais de plus en plus entreprenants, sans doute revigorés par le discours de Jean Fernandez à la mi-temps... Toujours est-il que les Olympiens prenaient définitivement le contrôle du match, au prix d'une belle domination, récompensée par un but de Wilson Oruma à la suite d'un corner où l'international nigérian héritait d'un ballon aux 18 mètres à la suite d'un mauvais dégagement d'Emmanuel Adebayor, avant d'armer une frappe imparable pour le malheureux Guillaume Warmuz. Un Guillaume Warmuz pas plus inspiré qu'en première mi-temps puisque, à la 76ème minute, sur une incursion olympienne dans l'axe de la défense monégasque, Sabri Lamouchi profitait d'un tir repoussé par l'ancien portier lensois pour donner l'avantage à son équipe, grâce à un but heureux. Un handicap d'un but que les Monégasques étaient à deux doigts de compenser sur une frappe exceptionnelle d'Olivier Sorlin... A une trentaine de mètres du but de Fabien Barthez, légèrement décalé sur le côté gauche, l'ancien Rennais déclenchait une frappe foudroyante qui venait percuter la barre transversale du gardien de l'équipe de France. Ce dernier sauvait même son équipe, quelques minutes plus tôt, sur un face-à-face remporté face à Emmanuel Adebayor. La fin de match était haletante, la tension montait d'un cran et les vingt-deux acteurs livraient un match engagé... Et c'est d'ailleurs sur un incident de jeu que le match prenait une mauvaise tournure... Alors que le jeu se développait en milieu de terrain, Emmanuel Adebayor se frictionnait (involontairement?) avec César, en dehors du jeu... L'arbitre assistant décidait alors de convoquer M. Garibian, l'arbitre de la rencontre, pour lui signaler les faits. Et, contre toute attente, Emmanuel Adebayor se faisait expulser, alors que c'est bien le défenseur marseillais qui avait porté le coup à l'attaquant togolais! Une décision scandaleuse lorsque l'on sait à quel point les arbitres sont intransigeants avec les joueurs qui se font justice eux-mêmes, si tant est qu'il y avait lieu de se faire justice...
Au final, le match se finissait dans une bagarre générale, sans que l'on sache vraiment si cette dernière décision avait mis le feu aux poudres, ou bien si les nombreux accrochages entre François Modesto et Mamadou Niang qui avaient, entre-temps, envenimé la rencontre étaient à l'origine de ce règlement de compte, qui n'est pas sans rappeler l'affaire des coulisses du Vélodrome en 2000, qui impliquait Marcelo Gallardo et un membre du staff marseillais. Une bien triste conclusion pour un match qui avait tenu, jusque là, toutes ses promesses...

19 novembre 2005

Franck Ribéry, l'homme providentiel...

Le public marseillais est aux anges! Il est vrai que depuis le départ de Didier Drogba, personne n'avait encore réussi à enflammer le Stade Vélodrome comme le fait actuellement Franck Ribéry. Déjà sauveur des Espoirs lundi dernier face à l'Angleterre, c'est encore lui qui a débloqué la situation de l'Olympique de Marseille, cet après-midi, face au FC Nantes. Un but venu d'ailleurs et qui récompense un joueur qui, lui aussi, revient de loin...
Victime d'un grave accident de la route durant son enfance, il s'est forgé un caractère bien trempé et qui en fait un personnage à part de l'effectif olympien. Un personnage qui n'est pas passé inaperçu aux yeux de son entraîneur, Jean Fernandez, lui-même qui était venu le chercher afin de renforcer son club d'alors, à savoir le FC Metz. Six mois pleins avec le club lorrain lui suffisent pour passer sur le devant de la scène, dont un passage remarqué au stade Vélodrome contre... l'Olympique de Marseille. Son parcours atypique va même prendre encore davantage d'ampleur lorsqu'il décide, contre toute attente, de tenter l'aventure à Galatasaray, loin d'être un club à la mesure d'un joueur de 21 ans! C'est pourtant dans l'atmosphère bouillante du club turc que l'ancien messin va véritablement prendre son envol, rejoignant du même coup l'équipe de France Espoir de René Girard.
C'est donc en à peine un an que le natif de Boulogne-sur-Mer acquiert un statut de joueur talentueux. Pourtant, tout ne fut pas simple lorsqu'il signe à l'Olympique de Marseille après un combat juridique avec son ancien club. D'autant plus qu'il lui restait à confirmer sous le maillot olympien et à faire ses preuves devant un exigent public marseillais, qui attendait de voir comment allait se comporter ce joueur, recruté sans un sous par le club phocéen et qui sortait d'un différend salarial avec son ancien club. Quelques matches de Coupes d'Europe et de championnat plus tard et voici que le joueur, arrivé discrètement du club de Galatasaray, passe au rang de star. Adulé aussi bien pour ses dribbles et sa vivacité que pour sa vision du jeu et sa pugnacité, il aura finalement suffit de quelques rencontres pour mettre tout un public dans sa poche.
A l'arrivée, sa combativité et son tempérament de feu lui ont permis de remplacer - du moins provisoirement - Didier Drogba, dans le coeur des Marseillais. Une sacré performance pour un joueur qui était encore inconnu il y a de cela un peu plus d'un an! De l'avis de tous, Franck Ribéry, dont on dit qu'il a qualifié les Espoirs à lui seul, pourrait passer à l'étage supérieur et rejoindre les Bleus dans quelques mois pour disputer le Mondial allemand. C'est, en tout cas, tout le mal qu'on peut lui souhaiter...

13 novembre 2005

Un nul accroché!

L'équipe de France et l'Allemagne se sont quittés dos à dos hier soir au stade de France, à l'issue d'un match pas vraiment riche en enseignements. Certes, l'engagement a tenue toutes ses promesses, entre deux équipes qui se connaissaient sur le bout des doigts, mais force est de constater que la densité physique a pris le pas sur la qualité technique des deux équipes. Au final, un match nul et vierge qui a de quoi décevoir les supporters présents, hier soir, au stade de France, d'autant que lorsque l'on voit le belle victoire de l'Angleterre face à l'Argentine 3 buts à 2, celle de l'Italie aux Pays-Bas 3 buts à 1, ou encore celles de l'Espagne face à la Slovaquie 5 buts à 1 et du Brésil face aux Emirats arabes unis sur le score sans appel de 8 buts à 0, on peut se poser des questions quant au rendement d'une équipe de France privée de Zinedine Zidane.
Face à une équipe allemande accrocheuse et bien regroupée, les Bleus ont d'abord livré une première période insipide et laborieuse, face à une formation remarquablement bien organisée en milieu de terrain avec, à la baguette, un Michael Ballack au sommet de son art. Son toucher de balle et, surtout, sa vision du jeu, ont beaucoup perturbé le milieu de terrain français, privé - il est vrai - de son maître à jouer en la personne de Zinedine Zidane, mais aussi de son pilier du milieu de terrain, en l'occurrence Patrick Vieira. Face à ces deux forfaits de poids, Raymond Domenech a décider d'accorder les rênes du jeu à Vikash Dhorasoo, qui s'est beaucoup démené pour tenter de trouver des brèches au milieu du bloc allemand, mais sans pour autant être récompensé de son abnégation. Soutenu par un Claude Makelele qui s'est relativement peu mis en évidence, mais surtout par un Florent Malouda qui aura - c'est le moins que l'on puisse dire - été au combat, c'est finalement sur le flanc gauche que l'équipe de France a le plus penché, alors que l'on attendait de voir comment allait se comporter Willy Sagnol dans une position inhabituelle chez les Bleus de milieu excentré. Au terme d'une première période difficile, les Bleus regagnaient les vestiaires sur un score nul et vierge qui illustrait bien le peu d'occasions de buts de part et d'autre.
La seconde période repartait sur un meilleur rythme et offrait au public du stade de France une confrontation tout aussi physique que la première. Les Bleus, à défaut de trouver la solution sur des jeux courts, usaient de longs ballons par-dessus la défense allemande pour tenter de mettre l'un des deux attaquants tricolores sur orbite, mais ils se heurtaient à chaque fois à une intervention aérienne des défenseurs adverses. La Nationalmannschaft en profitait même pour placer des contres toujours très incisifs. Et c'est sur l'un d'eux que Grégory Coupet s'illustrait, à la suite d'une passe millimétrée de Michael Ballack à destination de Bastian Schweinsteiger, qui butait sur un Grégory Coupet qui n'en finit pas de prouver qu'il a bien sa place dans les buts de l'équipe de France. L'autre tournant de la partie intervenait sur une erreur d'appréciation de l'arbitre assistant, qui signalait un hors-jeu de Vikash Dhorasoo, qui partait défier Jens Lehmann en compagnie de David Trezeguet. A l'exception de cette erreur d'arbitrage, on notait surtout le nombre inhabituel de cartons jaunes pour un match amical, même si les précédents France/Allemagne ont toujours livré des matches accrochées qui ont fait leur réputation au gré des précédentes confrontations, à commencer par le plus célèbre d'entre eux, un certain soir de Coupe du monde 82...
Finalement, ce match nul et vierge n'est que la confirmation que les deux équipes ont un niveau sensiblement égal et qu'il est bien difficile de faire le jeu sans un véritable numéro 10. L'équipe d'Allemagne pouvait bien se réjouir à l'issue de la rencontre, d'autant que leur dernière prestation face au onze tricolore s'était soldée sur une sévère défaite 3 buts à 0, à Gelsenkirchen. C'était il y a deux ans, quasiment jour pour jour, et l'équipe de France sortait d'une très belle campagne éliminatoire. Tout le contraire de cette équipe de France toujours en reconstruction et qui ne se retrouvera que le 1er mars prochain, face la Slovaquie avec, à la clef, le choix fatidique du gardien qui gardera les buts tricolores lors du Mondial allemand...

11 novembre 2005

Une équipe de France aux deux visages...

L'équipe de France s'est fait peur mercredi soir face au Costa Rica à Fort-de-France. Après avoir été menés 2 buts à 0 à la pause, les Bleus ont bien réagi en l'emportant finalement 3 buts à 2, devant un public martiniquais aux anges. A l'issue d'un match où les Tricolores ont montré deux visages, Raymond Domenech a pu tirer plusieurs enseignements intéressants à quelques jours d'un match de préparation face au pays organisateur, l'Allemagne.
Tout d'abord au terme d'une 1ère période où l'on avait le sentiment que les Bleus étaient contents d'être là et qu'ils étaient venus en touristes pour jouer un simple match de gala en hommage aux victimes de la catastrophe aérienne du 16 août dernier. Un trop plein de décontraction et d'excitation qui se lisait aisément sur les visages des nombreux antillais de l'équipe de France. Mais le haut niveau - c'est bien connu - a des exigences que seule la rigueur permet de contrôler et, face à une équipe qui fait forte impression - pourtant privée de six joueurs cadres - en multipliant les phases de jeu d'un niveau technique supérieur à leurs adversaires, il ne faut pas s'étonner de voir les Costariciens ouvrir le score, à la suite d'une erreur de la charnière centrale tricolore, bien aidée - il est vrai - par une règle du hors-jeu passif qui n'en finit pas d'alimenter les critiques depuis son homologation. En effet, comment peut-on demander à des défenseurs de jouer le piège du hors-jeu si ceux-ci ne sont pas sifflés? Au final, ce sont finalement les deux équipes qui en auront profiter puisque les Costariciens, après avoir doublé la mise et être rentrés au vestiaire avec un avantage de deux buts, encaissent un but quelque peu curieux puisque Nicolas Anelka, pourtant en position de hors-jeu (certes passif), réduit le score, après avoir bénéficié d'un service de Thierry Henry. Une règle qui reste très mal conçue dans la mesure où les arbitres, de même que les joueurs ne savent plus à quel saint se vouer pour savoir si le joueur est en position de hors-jeu passif ou s'il est bel et bien en position illicite. Dans ce cas précis, comment peut-on considérer que Nicolas Anelka était en position de hors-jeu passif si c'est lui-même qui marque le but? D'autant qu'à aucun moment il n'a fait l'effort de revenir de sa position de hors-jeu, prenant du même coup une avance de plusieurs mètres sur des défenseurs complètement perturbés par cette règle on ne peut plus irrationnelle.
Toujours est-il que les Bleus on su profiter de cette erreur (?) de la défense costaricienne pour revenir dans le match et prendre peu à peu le contrôle du match. Après avoir fait déjoué l'équipe de France en 1ère période par un jeu de passes très efficace, les Costariciens vont alors montrer un visage beaucoup moins efficace en 2nde période, au bénéfice d'une équipe de France qui retrouve enfin son jeu. Sans un Zinedine Zidane qui soigne encore sa pubalgie, ni un David Trezeguet aux fâcheuses tendances à se blesser juste avant les matches des Bleus (mais il n'y peut rien!), les Tricolores vont même voir leurs efforts récompenser sur une frappe instantanée de Djibril Cissé aux vingt mètres et qui vient mourir au fond des filets de l'impressionnant gardien de but costaricien. Devant un public totalement acquis à sa cause (une première en dehors du territoire métropolitain!), les hommes de Raymond Domenech vont faire honneur au peuple antillais grâce à un but heureux de Thierry Henry, Antillais d'origine, qui offrent une victoire inespérée à l'équipe de France, dans un match où les deux attaquants d'origine martiniquaise auront marqué sur les terres de leurs ancêtres. Tout un symbole!
A cet effet, saluons la ferveur et l'enthousiasme du peuple antillais, uni dans la douleur, et qui a su véhiculer une image radicalement différente de celle qui ternit, en ce moment, l'image de notre pays aux quatre coins du territoire national. C'est cette France-là qui nous a permis de gagner la Coupe du monde. Une France aux multiples facettes et qui a su tirer profit de sa diversité pour accomplir un exploit sportif qui restera, à jamais, unique dans l'histoire du sport français.

09 novembre 2005

Les Bleus à l'heure antillaise...

Toute la Martinique est en ébullition au moment où l'équipe de France de football joue, pour la première fois de son histoire, un match en terres antillaises. Un évènement d'autant plus important qu'il rend hommage à la catastrophe aérienne du 16 août dernier, qui avait endeuillé la Martinique. L'effervescence est donc à la mesure de l'immense attente du peuple antillais dans son ensemble, qui n'a malheureusement pas la chance d'assister aux rencontres des Bleus en raison des 6000 kilomètres qui séparent les îles antillaises de la France métropolitaine.
Le premier match de l'équipe de France en terres martiniquaises et toute l'effervescence qui entoure la rencontre nous feraient presque oublier que les Bleus affrontent le Costa Rica, 20ème au classement FIFA et qualifié pour le prochain Mondial. Un adversaire qui, s'il est très peu connu, se verrait bien créer la surprise dans un match que les Bleus abordent avec la plus grande décontraction qui soit. Une rencontre particulière également pour les joueurs, dont certains ont des origines antillaises (les Guadeloupéens Lilian Thuram, Sylvain Wiltord et William Gallas, les Martiniquais Thierry Henry, Nicolas Anelka et Eric Abidal, ainsi que le Guyanais Florent Malouda). C'est donc davantage qu'un match de préparation qui attend l'équipe de France, qui plus est pour les Antillais qui garnissent l'effectif tricolore.
Les Bleus qui seront titulaires au coup d'envoi de la rencontre auront d'ailleurs une forte connotation antillaise puisque pas moins de sept joueurs représenteront l'ensemble des territoires antillais, à commencer par Nicolas Anelka, absent depuis plus de trois ans en équipe de France et qui a l'occasion de marquer des points aux yeux du sélectionneur en cas de bonne prestation sur ses terres. Un retour attendu par nombres de Français, même si le joueur ne fait pas vraiment l'unanimité depuis ses déclarations tapageuses à l'encontre des sélectionneurs successifs. Un retour accompagné de celui plus discret de Fabien Barthez, qui a enfin purgé ses six mois de suspension, au prix de dix travaux d'intérêt général. Sa titularisation n'est, pour autant, pas énonciatrice d'une quelconque promesse pour la prochaine Coupe du monde puisque Raymond Domenech "a décidé de ne pas décider" qui sera le gardien titulaire lors du Mondial allemand.
Espérons donc que les Antillais puissent vibrer pour ce match en leur honneur. Tout un peuple attend ce match avec une joie et une ferveur non dissimulées et espère que l'équipe de France portera haut les couleurs antillaises lors de la prochaine Coupe du monde...

03 novembre 2005

Nicolas Anelka de retour chez les Bleus!

Trois ans après sa dernière apparition sous le maillot frappé du coq, Nicolas Anelka effectue un retour pour le moins inattendu dans le groupe France. Préconvoqué pour la première fois par Raymond Domenech depuis la prise de fonction de l'ancien patron des Espoirs, cette sélection sonne comme une "mobilisation générale", comme le soulignait le sélectionneur national, à sept mois de la Coupe du monde. C'est aussi un appel aux "oubliés" de la liste, tels que Robert Pires, Mickaël Silvestre, Olivier Dacourt et Benoît Pedretti, ou - plus étonnant encore - Ludovic Giuly, qui brille pourtant avec le Barça depuis plus d'un an.
Sans doute Nicolas Anelka a-t-il été surpris par cette préconvocation, lui qui avait clairement annoncé qu'il avait tiré un trait sur l'équipe de France après de nombreuses déception au fil des non-convocations. Clamant haut et fort ce que certains pensaient tout bas, il s'est d'abord mis lui-même en difficulté il y a de cela trois ans lorsque Jacques Santini eu le malheur - du moins, c'est ainsi qu'il en jugeait - de faire appel à lui pour un match amical, afin de palier la blessure d'un attaquant qui lui avait été préféré au moment de l'annonce de la liste initialement dévoilée. Des propos qui lui avaient valus - à juste titre - d'être logiquement sanctionné par le sélectionneur de l'époque, qui décidait, en son âme et conscience, de ne plus refaire appel à "l'enfant terrible du football français", comme il a si souvent été qualifié par la presse. Une attitude qui avait déjà été adoptée par Aimé Jacquet envers Eric Cantona et David Ginola et qui lui avait value les foudres de la presse, et ce, alors que se profilait la Coupe du monde en France. Vous connaissez la suite...
Mais cette ignorance de la part du sélectionneur national, eu égard à un manque de respect évident de la part du joueur - aussi bien vis-à-vis même du sélectionneur que de ses partenaires - a très vite été approuvée par l'ensemble des médias, même si l'on regrettait plus tard l'absence d'un joueur aussi talentueux. D'autant plus que le joueur, qui ne se faisait guère d'illusion quand à son avenir chez les Bleus, décida, de son propre chef, d'effectuer son mea culpa, à quelques mois de l'Euro 2004, trop tard au goût de Jacques Santini, qui ne lui accordait plus sa confiance. Un championnat d'Europe raté et voilà l'équipe de France en quête de reconstruction. Des fondations reprises en mains par Raymond Domenech, dont les rapports avec le buteur de Fenerbahçe sont connus comme étant assez conflictuels, même si le joueur ne lui a jamais manqué de respect, au contraire de son prédécesseur. Et c'est finalement d'échecs en échecs que Nicolas Anelka tenta, tant bien que mal, de trouver chaussure à son pied (entendez par là un club qui lui permettent de briller), et c'est finalement dans l'anonymat du football turque que l'ancien Gunner a choisit de poser ses valises pour enfin mettre en application tout ce dont il est capable. Des efforts qui payent donc enfin pour le grand copain des Thierry Henry, Sylvain Wiltord et autres William Gallas, alors même que le sélectionneur n'avait pas fait appel à lui lors de la double confrontation des éliminatoires de la Coupe du monde, au sein d'une équipe de France pourtant privée de son duo magique Henry-Trezeguet... Tout un paradoxe!
La balle semble donc être dans le camp de Nicolas Anelka, qui - ne l'oublions pas - devra faire ses preuves au sein d'une équipe de France qui ne manque pas de talents dans le secteur offensif. Une gâchette de plus donc pour les Bleus, qui peuvent tout de même se targuer d'avoir quatre attaquants de classe internationale (Thierry Henry, David Trezeguet, Djibril Cissé, et donc Nicolas Anelka), ce qui n'est pas donner à tout le monde!