L'AS Monaco a laissé filer une belle occasion de rattraper le peloton de tête, hier soir, au stade Vélodrome, en s'inclinant face à l'Olympique de Marseille, permettant ainsi à l'adversaire du soir de revenir à égalité avec 24 points. Une défaite bien malheureuse à l'issue d'un match solide, face à une formation marseillaise qui n'a pas démérité et qui a certainement accompli l'une de ses plus belles parties depuis le début de la saison.
Les Olympiens prenaient d'ailleurs le match par le bon bout, en poussant leurs adversaires dans leurs derniers retranchements, obtenant du même coup quelques situations dangereuses. Les plus belles provenaient des nombreux coups de pied arrêtés, qui témoignaient d'une certaine tension, même si la volonté de bien faire était affiché de part et d'autre. Mais le manque d'efficacité des hommes de Jean Fernandez permettait aux Monégasques de se créer quelques situations intéressantes en contre. Et c'est sur l'un d'entre eux que les Asémistes ouvraient le score. A la 20ème minute de jeu, sur un contre rondement mené, Patrice Evra combinait avec Olivier Veigneau sur le flanc gauche, avant d'effectuer un centre en retrait... A la réception de ce centre, on retrouvait Emmanuel Adebayor, qui manquait de gêner Camel Meriem au moment où celui-ci s'apprêtait à reprendre le ballon... Mais l'ancien Marseillais contrôlait malgré tout le ballon et profitait même de la passivité de la charnière centrale olympienne avant d'ajuster une frappe du gauche à ras de terre, qui venait se loger dans le soupirail gauche du but gardé par Fabien Barthez. La mise en place de Francesco Guidolin fonctionnait à merveille, et les Monégasques, très opportunistes, ouvraient la marque, totalement contre le cours du jeu. Les minutes qui suivaient donnaient lieu à un véritable combat au milieu de terrain, avec un Franck Ribéry toujours aussi remuant aux commandes du onze olympien. Et c'est finalement juste avant la pause que les Marseillais obtenaient une véritable occasion d'égaliser, à la suite d'un dégagement raté de Guillaume Warmuz, récupéré par Mamadou Niang, bien servi par Wilson Oruma, et qui éliminait plusieurs joueurs, avant de se faire faucher par François Modesto à l'intérieur de la surface de réparation. La sanction était immédiate: penalty... Un penalty tiré par Taiwo, le latéral gauche nigérian, buteur jeudi soir face à Heerenveen sur... penalty, justement. Ce dernier s'élance et ouvre son pied, mais le ballon heurte le montant droit de la cage de Guillaume Warmuz! Et c'est donc sur ce score à l'avantage des joueurs de la Principauté que les vingt-deux acteurs regagnaient les vestiaires.
La seconde période reprenait avec la même physionomie que celle du début de match, avec encore davantage d'intensité. Les frictions se multipliaient, au même rythme que les fautes. Le rythme de la rencontre s'accélérait même en faveur de Marseillais de plus en plus entreprenants, sans doute revigorés par le discours de Jean Fernandez à la mi-temps... Toujours est-il que les Olympiens prenaient définitivement le contrôle du match, au prix d'une belle domination, récompensée par un but de Wilson Oruma à la suite d'un corner où l'international nigérian héritait d'un ballon aux 18 mètres à la suite d'un mauvais dégagement d'Emmanuel Adebayor, avant d'armer une frappe imparable pour le malheureux Guillaume Warmuz. Un Guillaume Warmuz pas plus inspiré qu'en première mi-temps puisque, à la 76ème minute, sur une incursion olympienne dans l'axe de la défense monégasque, Sabri Lamouchi profitait d'un tir repoussé par l'ancien portier lensois pour donner l'avantage à son équipe, grâce à un but heureux. Un handicap d'un but que les Monégasques étaient à deux doigts de compenser sur une frappe exceptionnelle d'Olivier Sorlin... A une trentaine de mètres du but de Fabien Barthez, légèrement décalé sur le côté gauche, l'ancien Rennais déclenchait une frappe foudroyante qui venait percuter la barre transversale du gardien de l'équipe de France. Ce dernier sauvait même son équipe, quelques minutes plus tôt, sur un face-à-face remporté face à Emmanuel Adebayor. La fin de match était haletante, la tension montait d'un cran et les vingt-deux acteurs livraient un match engagé... Et c'est d'ailleurs sur un incident de jeu que le match prenait une mauvaise tournure... Alors que le jeu se développait en milieu de terrain, Emmanuel Adebayor se frictionnait (involontairement?) avec César, en dehors du jeu... L'arbitre assistant décidait alors de convoquer M. Garibian, l'arbitre de la rencontre, pour lui signaler les faits. Et, contre toute attente, Emmanuel Adebayor se faisait expulser, alors que c'est bien le défenseur marseillais qui avait porté le coup à l'attaquant togolais! Une décision scandaleuse lorsque l'on sait à quel point les arbitres sont intransigeants avec les joueurs qui se font justice eux-mêmes, si tant est qu'il y avait lieu de se faire justice...
Au final, le match se finissait dans une bagarre générale, sans que l'on sache vraiment si cette dernière décision avait mis le feu aux poudres, ou bien si les nombreux accrochages entre François Modesto et Mamadou Niang qui avaient, entre-temps, envenimé la rencontre étaient à l'origine de ce règlement de compte, qui n'est pas sans rappeler l'affaire des coulisses du Vélodrome en 2000, qui impliquait Marcelo Gallardo et un membre du staff marseillais. Une bien triste conclusion pour un match qui avait tenu, jusque là, toutes ses promesses...